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Respecter les droits des parents d'enfant né sans vie
LE MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE
RAPPORT ANNUEL 2004 / COMMUNIQUE EN MAI 2005-07-29
PAGE 71
REFORME PROPOSEE
Respecter les droits des parents denfants nés sans vie
Une série de réclamations soumises au Médiateur de la République a révélé le caractère inéquitable des règles doctroi du congé de paternité créé par la loi du 21 décembre 2001 de financement de la sécurité sociale, pour les pères denfants nés sans vie.
Ce congé dune durée de 11 jours, sajoutant aux trois jours accordés et payés par lemployeur, donne lieu à la perception par le père dindemnités journalières versées par la sécurité sociale. Le bénéfice de ce congé est cependant subordonné à la production dun acte de naissance. Un tel acte est délivré pour les enfants nés vivants et viables, alors même quils peuvent être décédés avant leur enregistrement par létat civil (il sera alors établi simultanément un acte de décès).
Des pères ayant pris leur congé de paternité se sont vu refuser les indemnités journalières correspondantes par leur caisse dassurance maladie, au motif quils produisaient un acte denfant sans vie et non un acte de naissance, le bien-fondé de cette position ayant été confirmé par la caisse nationale de lassurance maladie (CNAM).
Un acte denfant sans vie est établi par lofficier de létat civil en labsence de certificat médical attestant que lenfant est né vivant et viable. Il en est ainsi lorsque lenfant est né vivant mais non viable ou lorsque lenfant est mort-né après 22 semaines daménorrhée ou ayant atteint un poids de 500 grammes.
Outre le dommage financier quils subissent, ces pères denfants nés sans vie éprouvent un véritable sentiment dinjustice.
Le Médiateur de la République envisage donc de demander une modification des modalités dindemnisation du congé de paternité, afin que la production dun acte denfant sans vie donne droit au versement des prestations. Il a par ailleurs constaté, au cours de ses investigations, une divergence de pratiques entre les établissements de santé dans la délivrance des certificats médicaux, alors que ces documents déterminent les actes qui seront établis par le service détat civil des mairies. Il apparaîtrait donc utile de parvenir à lélaboration dun formulaire unique qui devrait être obligatoirement utilisé par tous les praticiens des établissements de santé (publics et privés) sur lensemble du territoire.
Enfin, le Médiateur de la République a relevé une inégalité de situations quant à la possibilité dinscrire un enfant mort-né sur le livret de famille, à la demande des parents. En effet, un couple marié, parce quil dispose dun livret de famille attribué le jour du mariage, sera en mesure de faire figurer sur ce document leur enfant mort-né. Or, une telle inscription est actuellement impossible pour les parents non mariés dont le premier enfant est mort-né puisque les intéressés ne possèdent pas de livret de famille. Il serait souhaitable de supprimer cette différence de traitement en prévoyant la possibilité de délivrer un livret de famille aux parents, dont le premier enfant naturel est mort-né et qui souhaiteraient que cette inscription soit consignée.
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